Selon Joe Biden, l’opposition aux revendications transgenres est quasiment un péché

Selon Joe Biden, l’opposition aux revendications transgenres est quasiment un péché

Alors que divers États américains prennent des mesures pour empêcher le recours à la chirurgie transsexuelle concernant les mineurs ou la participation de garçons à des compétitions féminines, le président Joe Biden a déclaré que ces entraves étaient "proches du péché". Dans sa ligne de mire, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui pourrait être son rival à la prochaine présidentielle.

Les conflits autour de la question transgenre sont devenus politiques depuis quelques années et non plus seulement sociétaux. En mai 2016, les ministères de la Justice et de l’Éducation du gouvernement Obama avaient indiqué aux écoles publiques et établissements supérieurs bénéficiant d’aides fédérales qu’ils étaient tenus de considérer les personnes transgenres selon leur identité revendiquée. Cette mesure permet à des garçons d’utiliser les vestiaires des filles, de concourir contre elles dans les épreuves sportives, ce qui ne cesse de soulever des polémiques de la part de diverses athlètes qui s’estiment lésées, ne pouvant battre leurs rivaux.

La mesure a été supprimée par l'administration Trump en février 2017, tandis que des États ont accédé aux revendications des militants transgenres. Joe Biden est revenu à la politique soutenue par Obama, le jour de son investiture, et semble vouloir en faire un élément décisif de la prochaine campagne, comme il a mis la question de l’avortement en avant lors des élections de mi-mandat. Selon les sondages, son rival le plus dangereux pourrait être le gouverneur républicain DeSantis, de confession catholique comme lui, mais opposé aux revendications transgenres.

Le recours à l’argument religieux

"Ce qui se passe en Floride est, comme dirait ma mère, proche du péché. C’est tout simplement terrible ce qu’ils font", a déclaré Biden lors d’une interview à Kal Penn, un acteur et ancien membre de l’administration Obama, pour "The Daily Show", un talk-show de la chaîne Comedy Central. L’occupant du Bureau ovale n’a pas précisé s’il visait l’une ou l’autre mesure en particulier.

En février dernier, les conseils de médecine de Floride ont adopté des règles interdisant aux médecins de prescrire aux mineurs des inhibiteurs d’hormones pour bloquer la puberté, ainsi que tous les traitements hormonaux transgenres et le recours à la chirurgie de réassignation sexuelle. L’État méridional a pris diverses dispositions pour empêcher les garçons devenus transgenres féminins de partager les locaux réservés aux filles ou de les affronter dans en sport.

Biden a déclaré que les États qui adoptent de telles mesures sont "cruels". "Ce n’est pas comme si un enfant se réveillait un beau matin et disait : Vous savez, j’ai décidé que je voulais devenir un homme ou que je voulais devenir une femme […] Je veux dire, à quoi pensent-ils ? Ce sont des êtres humains. Ils aiment, ils ont des sentiments, ils ont des penchants", a-t-il ajouté.

Arguments émotionnels contre photos de cicatrices

De son côté, DeSantis a objecté que "l’interdiction de la mutilation des mineurs n’est pas un péché", ajoutant trouver "inacceptable que le gouvernement fédéral exige que des procédures telles que les opérations transsexuelles soient autorisées sur les enfants."

L’an dernier, le gouverneur a signé une loi interdisant l’enseignement sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dès l’école maternelle. L’équipe du potentiel rival de Biden a répondu aux accusations de cruauté et de péché en publiant des photos de cicatrices laissées par des procédures chirurgicales telles que la double mastectomie.

Ces critiques de Biden interviennent alors qu’un sondage Summit Ministries mené par McLaughlin and Associates a révélé que 59 % des Américains estiment que les sociétés pharmaceutiques et les médecins promouvant les inhibiteurs de puberté et les traitements hormonaux sexuels auprès des mineurs devraient être légalement tenus responsables de tout effet secondaire nocif.

En février dernier, le New York Times, de tendance démocrate, a suscité une vive polémique en publiant un long article montrant que de nombreux parents n’étaient pas au courant que leurs enfants avaient une identité transgenre à l’école.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock/ Ron Adar

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