Texas : La Cour suprême suspend l’exécution d’un condamné à mort pour des motifs religieux

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Mercredi soir, la Cour suprême des Etats-Unis a suspendu l’exécution de John Henry Ramirez, un détenu condamné à mort pour meurtre au Texas qui estime que sa liberté religieuse a été bafouée par le département de la justice pénale de l’Etat. 

John Henry Ramirez, condamné à mort au Texas, a obtenu un sursis après que son avocat, Seth Kretzer ait fait valoir que l’État violait sa liberté religieuse en n’autorisant pas la pasteure qui l’accompagne depuis plusieurs années à lui imposer les mains et à chanter des louanges au moment de son injection létale.

Pour l’avocat, l’interdiction de cette prière à voix haute est un « bâillonnement spirituel ». Il estime que le département de la justice pénale du Texas est « hostile à la religion » puisqu’il refuse à son client « l’exercice religieux au moment précis où il est le plus nécessaire: lorsque quelqu’un passe de cette vie à la suivante ».

Mercredi 8 septembre, la Cour suprême des Etats-Unis a suspendu l’exécution du condamné. Dans sa brève ordonnance, le tribunal a ordonné à son greffier d’établir un calendrier afin que le cas de John Henry Ramirez puisse être plaidé en octobre ou en novembre prochain.

Christianity Today rapporte que le détenu était dans une cellule à quelques mètres de la « chambre de la mort » lorsqu’il a été informé de cette décision par le porte-parole du département de la justice pénale du Texas, Jason Clark.

« Il était silencieux quand je lui ai annoncé » révèle-t-il. « Il a secoué la tête et a dit: ‘Merci beaucoup. Que Dieu te bénisse' ».

John Henry Ramirez a été condamné à la peine de mort pour le meurtre de Pablo Castro, employé d’une épicerie qu’il a poignardé à 29 reprises en 2004 lors d’un vol qui lui a rapporté 1,25 dollars, soit 1 euro.

Dana Moore, la pasteure qui accompagne le détenu depuis quatre ans et son avocat, Seth Kretzer, rappellent que l’imposition des mains est un acte symbolique qui permet d’apporter du réconfort et de bénir la personne qui reçoit la prière.

Selon Mark Skurkan, le procureur principal lors du procès de John Henry Ramirez en 2008, un condamné à mort devrait avoir le droit à un conseille spirituel au moment de son exécution. Il estime toutefois que des règles doivent être mises en place pour des questions de sécurité.

« Pablo Castro n’a pas eu quelqu’un qui a prié pour lui au moment de sa mort car il a été poignardé 29 fois. Pablo Castro n’a pas eu droit à de telles subtilités ou à la présence d’un ecclésiastique » a déclaré l’ancien procureur, aujourd’hui retraité.

En février 2021, la Cour suprême des Etats-Unis avait déjà donné raison à un condamné à mort de l’Alabama qui demandait la présence de son pasteur à ses côtés lors de son exécution.

Camille Westphal Perrier


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