USA : La Cour suprême valide les prières d’un entraîneur de football américain dans une école publique

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La Cour suprême des Etats-Unis a encore étendu lundi la place de la religion dans les écoles publiques, en invalidant le licenciement d’un entraîneur de football américain qui priait sur les terrains.

Trois jours après avoir enterré le droit à l’avortement, ses six juges conservateurs ont, contre l’avis de leurs trois collègues progressistes, donné raison à Joseph Kennedy, qui avait supervisé pendant sept ans les équipes du lycée de Bremerton, près de Seattle (nord-ouest), avant de perdre son emploi.

« Une entité gouvernementale a voulu punir un individu pour une pratique religieuse brève, calme et personnelle », « la Constitution n’impose ni ne tolère ce genre de discrimination », a écrit le juge Neil Gorsuch en leur nom.

Après chaque match, l’entraîneur avait pris l’habitude de s’agenouiller pour prier au milieu du terrain, parfois rejoint par ses joueurs. Il dirigeait parfois des prières dans les vestiaires avant ou après les rencontres.

En 2015, les autorités scolaires lui avaient demandé de s’abstenir, s’appuyant sur un article du premier amendement de la Constitution qui interdit à l’Etat, et à ses employés, d’encourager « l’établissement » d’une religion, c’est-à-dire de la financer ou de favoriser sa pratique.

Comme il refusait, elles n’avaient pas renouvelé son contrat. Il avait alors saisi la justice, s’appuyant sur une autre disposition du premier amendement qui garantit, elle, la liberté de religion et d’expression.

La majorité conservatrice de la Cour suprême (six juges sur neuf), fait désormais régulièrement pencher la balance en faveur des milieux religieux.

En mai, elle a estimé que la mairie de Boston devait laisser un groupe chrétien afficher son drapeau sur l’hôtel de ville. La semaine dernière, elle a jugé que l’Etat du Maine ne pouvait pas exclure les écoles confessionnelles d’un dispositif d’aides publiques.

« La Constitution et nos meilleures traditions encouragent le respect mutuel et la tolérance, pas la censure et l’annulation, pour les vues religieuses et non-religieuses », écrit-elle désormais dans le dossier de Joseph Kennedy.

Dans un nouveau texte, les trois magistrats progressistes de la Cour reprochent eux à leurs collègues d’avoir « déformé les faits » du dossier. Selon eux, les prières de l’entraîneur n’étaient pas « personnelles et discrètes », mais « démonstratives » puisqu’il « invitait régulièrement les autres à le rejoindre ».

Fait rare dans un argumentaire juridique, ils joignent une photo du coach entouré des jeunes joueurs, à genoux en train de prier.

La juge Sonia Sotomayor écrit en leur nom à tous les trois que « cette décision rend un mauvais service aux écoles et aux jeunes citoyens qu’elles servent, ainsi qu’à l’engagement de long terme de notre Nation de séparer l’Eglise et l’Etat ».

La Rédaction (avec AFP)


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