Au Pakistan, un juge a décidé « en moins de 2 minutes » que cette chrétienne de 12 ans s’était mariée « de son plein gré »

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« Le juge a rejeté notre requête en moins de deux minutes, il a même refusé d’examiner les preuves, qui montraient clairement que l’enfant mineur avait été menacée de faire une déclaration en faveur de l’accusé. »

Zarvia est une jeune pakistanaise de 12 ans. Issue d’une famille chrétienne, elle a été enlevée et forcée de se marier et de se convertir à l’islam. Un juge vient de refuser sa garde à ses propres parents.

Parvez Masih, son père, explique dans des propos repris par Morning Star News, avoir hébergé le ravisseur de sa fille, un certain Imran Shahzad, avec sa femme et leurs trois enfants, parce que ce dernier n’avait ni emploi, ni maison. Parvez explique qu’Imran Shahzad a abusé de sa femme et de ses enfants et qu’il lui a en conséquence demander de quitter son domicile.

Le 30 avril dernier, une semaine après que l’accusé ait quitté la maison des chrétiens, il est revenu demander à Zaria de l’accompagner au marché sans en informer sa famille. Mais la jeune fille n’est pas rentrée chez elle, et son père a reçu un message expliquant qu’elle était sous la garde de Shahzad, et qu’il n’y aurait plus de contact entre eux.

La famille de Zarvia a porté plainte pour enlèvement auprès de la police locale, qui a retrouvé la fillette dans une usine de briques. Les forces de l’ordre l’ont arrêtée, ainsi que le couple accusé et leur complice. Zarvia a été placée en détention avec la femme de Shahzad. Sherkan Malik, militant des droits de l’homme, explique :

« Bien qu’elle soit mineure, Zarvia n’a pas été envoyée dans un refuge pour enfants pour la nuit mais a été détenue au poste de police pour femmes de Rawalpindi dans la même cellule qu’Adiba. Elle a également déclaré qu’elle s’était convertie à l’islam et avait contracté un mariage avec Imran Shahzad de son plein gré. Le tribunal des sessions a complètement ignoré son certificat de naissance, les documents d’enregistrement de l’église et les certificats scolaires qui confirmaient son âge de 12 ans. »

Pourtant, « la famille a un enregistrement audio de l’appel téléphonique de Zarvia à son frère aîné », poursuit Sherkan Malik. Selon lui, en juillet, Zarvia avait réussi à téléphoner à son frère, lui disant que Shahzad avait menacé de le tuer ainsi que son autre frère si elle incriminait Shahzad dans l’affaire d’enlèvement.

Le 14 juillet, le juge a rejeté la requête de restitution de la famille. Il aurait déclaré : « la fille a 12 ans, elle est mariée et elle l’a fait de son plein gré ».

« Le juge a rejeté notre requête en moins de deux minutes, il a même refusé d’examiner les preuves, qui montraient clairement que l’enfant mineur avait été menacée de faire une déclaration en faveur de l’accusé, Imran Shahzad et sa femme Adiba », dénonce Malik.

Le militant déplore le fait que « la police et la justice ont tendance à soutenir ceux qui commettent des crimes tels que les conversions forcées, les mariages d’enfants et les violences sexuelles, car ils pensent qu’ils recevront une récompense céleste pour avoir aidé à convertir quelqu’un à l’islam, quelle que soit la nature intentionnelle ou coercitive de la conversion ».

Chaque année, au Pakistan, au moins 1000 femmes et jeunes filles issues des minorités, dont des chrétiennes et des hindoues, sont enlevées et contraintes de se marier et de se convertir à l’islam.

M.C.

Image : Morning Star News

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