Burkina Faso : Les prêtres séparés de 95% de leurs paroissiens dans le diocèse de Fada N’Gourma

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« Dans toute l’Afrique – en particulier dans la région du Sahel où se trouve le Burkina Faso – le djihadisme se développe et, avec cela, la persécution chrétienne. Des chrétiens sont assassinés, des gens sont enlevés, des femmes sont violées et traitées de façon terrible. »

Le diocèse de Fada N’Gourma a publié un rapport que l’organisme Aide à l’Eglise en Détresse (ACN) a pu consulter. Il y déplore la recrudescence des vols, enlèvements et meurtres. Cinq des seize paroisses du diocèse ont dû fermer suite à des attaques terroristes. Sept autres paroisses sont limitées dans leurs actions du fait que les terroristes contrôlent les routes.

Caroline Hull, directrice nationale de l’ACN, déplore le fait « qu’autant de fidèles au Burkina Faso soient privés d’accès à leur curé à cause des actions des terroristes ».

« Dans toute l’Afrique – en particulier dans la région du Sahel où se trouve le Burkina Faso – le djihadisme se développe et, avec cela, la persécution chrétienne. Des chrétiens sont assassinés, des gens sont enlevés, des femmes sont violées et traitées de façon terrible. »

Pierre Balima, un prêtre burkinabé, a raconté à l’Agence Fides les souffrances que vivent les chrétiens dans son pays.

« Deux paroisses ont été fermées et, dans les autres, les prêtres ne peuvent plus se rendre dans les villages. Si vous devez voyager, vous rendre dans une autre paroisse ou rencontrer l’évêque à la cathédrale, vous avez besoin d’une escorte de l’armée. Sur la route, vous prenez de grands risques et vous ne savez jamais si vous arriverez vivant à destination. Toutes les activités pastorales sont suspendues : pas de messes dans les villages, pas de catéchisme, pas de réunions des mouvements et associations catholiques. »

« Les terroristes continuent avec les enlèvements, les exécutions de personnes influentes (prêtres, catéchistes, chefs religieux, enseignants, administrateurs...) », poursuit-il, « ils effraient la population avec des menaces verbales et tuent tous ceux qui n’obéissent pas. Ils font souvent irruption dans les lieux de culte chrétiens lors des célébrations, obligeant les gens à abandonner la pratique chrétienne pour embrasser la religion musulmane ».

Pour Caroline Hull, « la communauté internationale doit garder un œil attentif sur ce nouvel épicentre du terrorisme, car s’il n’est pas maîtrisé, il pourrait devenir incroyablement perturbateur, non seulement pour l’Afrique mais aussi pour le reste du monde ».

M.C.

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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