En Afrique de l’Est, une personne meurt probablement de faim toutes les 48 secondes

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« Les gens meurent de faim non pas parce que le monde manque de nourriture ou d’argent, mais par un manque lamentable de courage politique. »

Une personne meurt probablement de faim toutes les 48 secondes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, trois pays ravagés par la sécheresse. Cette estimation est issue du rapport d’Oxfam et Save the Children, qui dénonce le coût de l’inaction.

Selon ces organisations, « le monde échoue une fois de plus à éviter une famine catastrophique en Afrique de l’Est ».

« Plus d’une décennie après la réponse tardive à la famine de 2011 qui a tué plus de 260 000 personnes en Somalie, dont la moitié étaient des enfants de moins de cinq ans, le monde échoue une fois de plus à éviter une famine catastrophique en Afrique de l’Est. Aujourd’hui, près d’un demi-million de personnes dans certaines parties de la Somalie et de l’Éthiopie sont confrontées à des conditions proches de la famine. »

Le bilan humanitaire est lourd. Le rapport affirme que le nombre de personnes souffrant de faim extrême dans les trois pays a plus que doublé depuis l’année dernière, passant de plus de 10 millions à plus de 23 millions aujourd’hui. Et ce dans un contexte d’endettement qui a plus que triplé en moins d’une décennie, passant de 20,7 milliards de dollars en 2012 à 65,3 milliards de dollars d’ici 2020.

Gabriela Bucher, directrice exécutive d’Oxfam International, déplore le fait que « malgré l’aggravation des signes avant-coureurs au fil du temps, les dirigeants mondiaux ont réagi de manière lamentable - trop tard et encore trop peu - laissant des millions de personnes confrontées à une faim catastrophique ». Elle l’affirme, « la famine est un échec politique » et dénonce « un manque lamentable de courage politique ».

« Les gens meurent de faim non pas parce que le monde manque de nourriture ou d’argent, mais par un manque lamentable de courage politique. Les nations riches ont réussi, et à juste titre, à lever plus de 16 milliards de dollars en un mois pour faire face à la terrible crise en Ukraine. Ils ont injecté plus de 16 billions de dollars dans leurs économies en réponse au COVID-19 pour soutenir ceux qui en avaient besoin. Les pays peuvent mobiliser des ressources pour prévenir la souffrance humaine - mais seulement s’ils le souhaitent. »

Oxfam et Save the Children appellent le G7 et les pays occidentaux immédiatement à injecter de l’argent pour répondre à l’appel de 4,4 milliards de dollars de l’ONU pour le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie, et s’assurer que le financement est suffisamment flexible pour être utilisé là où il est le plus nécessaire. Ils demandent aux gouvernements du Kenya, de l’Éthiopie et de la Somalie de renforcer la protection sociale pour aider les populations à faire face aux chocs multiples et d’investir au moins 10 % de leur budget dans l’agriculture. Ces organisations affirment également que les pays riches et pollueurs doivent payer l’Afrique de l’Est pour ses pertes et dommages climatiques et doivent annuler les dettes 2021-2022 de ces pays, afin de libérer des ressources pour aider les populations à atténuer et à s’adapter aux chocs climatiques.

M.C.

Crédit image : Shutterstock.com / Stosun

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