En pleine crise politique le Burundi célèbre le 25ème anniversaire de l’Unité Nationale

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Cette fête est le symbole de l’Unité entre les Hutus, les Tutsi et les Twas, trois ethnies qui composent la population burundaise.

Alors que le pays est toujours plongé dans une violente crise politique depuis avril dernier, la fête de l’Unité Nationale a été célébrée dans toutes les provinces du pays. Dans différents discours prononcés ce vendredi, le pouvoir de Bujumbura accuse les anciens colons d’avoir « déstabilisé » l’unité du peuple burundais.

Pour l’église catholique, le pouvoir en place devrait oser affronter la réalité et dire aux burundais qu’il n’y a pas d’unité au sein de la population. Pour Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, président de la Conférence des Evêques catholiques du Burundi (CECAB) et évêque de NGOZI  (la province natale du Président burundais), on ne peut pas  parler d’unité nationale alors que certains burundais continuent  d’être tués et que d’autres sont traqué pour être tués à cause de leurs opinions ou de leur appartenance politique ou sociale.

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« J’ai de la peine lorsque j’entends chanter à la radio l’unité nationale alors qu’en réalité il n’y en a pas » a-t-il déclaré dans une messe célébrée vendredi dernier en l’honneur de cette fête et à laquelle avaient participé différentes personnalités dont le premier vice-président Gaston Sindimwo.

En rouge [Premier Vice Président Gaston SINDIMWO, lors d’une marche manifestation à Bujumbura en l’honneur  de l’armée burundaise la veille des massacres 12 décembre dernier
En rouge, le Premier Vice Président Gaston SINDIMWO
« Certaines personnes célèbrent la mort de leurs compatriotes burundais à Bujumbura, que l’on ne parle plus d’unité nationale… Si Dieu vous montrait ce que vous faites actuellement, est ce que réellement vous verriez que vous êtes unis comme un seul peuple ? » a-t-il ajouté en s’adressant aux chrétiens assis sur les chaises de devant, dont le premier vice-président.

Le climat reste toujours tendu au Burundi après le refus de l’Union Africaine de déployer une force d’intervention pour protéger les populations sans l’accord du président Pierre Nkurunziza.

Dans un communiqué daté de vendredi dernier, l’Union Africaine annonce qu’elle va dépêcher une délégation composée des 4 présidents pour tenter de convaincre le président burundais d’accepter un dialogue inclusif ainsi que le déploiement d’une force de paix au Burundi.

Dans une interview accordée mercredi dernier à France 24, le ministre belge des relations extérieures, Didier Reynders, a annoncé que la Belgique serait prête à participer à une force d’intervention au Burundi, au cas où l’Union Africaine échouerait à convaincre le Président Nkurunziza d’accepter les négociations inclusives et le déploiement d’une force d’intervention sur le sol burundais.

Quentin Ihiro, correspond pour Info Chrétienne au Burundi


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