« Esclave sexuelle » du chef d’un groupe djihadiste, Kahindo raconte son calvaire

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« J’avais l’habitude de regarder des vidéos de chrétiens tués, mais cette fois, j’en ai été témoin », raconte Kahindo.

Kahindo a 25 ans. Elle vit au Congo dans un camp de réfugiés avec sa fille Nuela, âgée de 2 ans. Le 20 mars dernier, elle a été capturée avec sa fille par les militants des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste extrémiste, au cours d’un raid où elle a perdu son mari et deux de ses enfants. Interviewée par International Christian Concern, elle raconte l’indicible.

« Ils ont tué plus de 30 personnes dans notre petit village de Luna. Ils ont dit qu’ils voulaient tuer tous les mécréants parce qu’ils ont souillé l’appel d’Allah et l’enseignement de Mohamed. Je suis la seule à avoir survécu avec mon enfant. »

Ses deux enfants ont été abattus alors qu’ils couraient pour s’enfuir. Pendant trente minutes, elle est restée à côté du cadavre de son mari, ne pouvant qu’assister au massacre de ses parents, frères et autres villageois par les militants. Là, elle décide d’emporter avec elle le « souvenir » de son mari.

« J’ai ramassé le sol qui était tout imbibé du sang de mon mari, espérant le garder comme souvenir si je survivais. »

Alors qu’ils incendient les maisons, les djihadistes ont vu que Kahindo était en vie.

« Ils ont crié qu’ils avaient trouvé une femme pour leur chef. Alors, ils m’ont emmenée avec mon enfant dans la forêt pour être l’esclave sexuelle de leur patron. Il a abusé de moi pendant quelques jours mais a arrêté quand ma cicatrice de césarienne a commencé à saigner. »

Kahindo raconte ensuite comment elle a survécu avec son enfant.

« Pendant les trois semaines où les rebelles nous ont détenus, ils ne nous ont pas donné de nourriture. J’avais l’habitude de prendre de la terre trempée dans le sang de mon mari et de la manger avec des feuilles vertes sauvages et de la donner aussi à mon enfant. Nous n’avions pas d’eau mais nous pouvions en piéger avec nos mains quand il pleuvait. »

« J’avais l’habitude de regarder des vidéos de chrétiens tués, mais cette fois, j’en ai été témoin », poursuit-elle.

Un jour, l’armée vient les secourir. Elle en profite pour s’échapper. Aujourd’hui Kahindo est dans un camp de réfugiés à Kasindi, seule au monde. Sa fille est malade. Alors elle s’adresse à nous.

« Priez que le Seigneur guérisse nos cœurs et nous fournisse une maison et un moyen de gagner de l’argent. »

M.C.

Crédit image : Shutterstock.com / ​​Sam DCruz

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