Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : Les Eglises ne sont pas épargnées par cette problématique

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À l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes qui aura lieu demain, l’association Une place pour Elles se mobilise pour sensibiliser sur cette problématique. Colette Fébrissy, membre fondatrice de l’association, rappelle que malheureusement, ce sujet concerne toute la société jusque dans nos Eglises.

Le 25 novembre a été proclamée Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes en 1999 par les Nations Unies. Demain, à l’occasion de cette journée, plusieurs initiatives seront mises en place à travers le monde « pour rappeler la nécessité d’un avenir sans violence ».

L’association Une place pour Elles fondée par la théologienne Valérie Duval-Poujol, qui a pour objectif « la sensibilisation et l’information sur les violences conjugales », invite demain toutes celles et ceux qui le souhaitent à un geste symbolique. Il s’agit de mettre un tissu de couleur (rouge, violet ou noir) sur une chaise dans un lieu public comme une salle d’attente, salle de réunion, banc, mairie, salle des profs ou même chez le médecin.

Cette place vide symbolise la place de ces femmes qui ne sont plus là aujourd’hui, mortes sous les coups de leur partenaire. Un geste qui sera effectué demain ou a déjà été effectué dans plusieurs lieux dont l’église MLK à Créteil, la Maison de la famille à Sèvres, le synode de la région Ile-de France de l’EPUdF ou encore à la mairie d’Amiens et à celle de Chaville.

« Une place pour Elles », une initiative inspirée

« Une place pour Elles » a été fondée en 2017 sous l’impulsion de Valérie Duval-Poujol. La théologienne qui est spécialiste des textes bibliques sur la femme et qui est notamment l’auteure de « La Bible est-elle sexiste ? », s’est inspirée d’une initiative née en Italie en 2013. « Posto Occupato » (place occupée en français NDLR) installe des chaises vides dans des bâtiments publics pour attirer l’attention sur les victimes de violences conjugales. Une idée qu’elle a décidé de développer en France pour sensibiliser sur ce drame.

Invitée par la délégation au droit des femmes sur la laïcité, les religions et la place des femmes à participer à une audition au Sénat pour représenter les protestants, elle a lancé un appel « à [s]es soeurs en humanité » pour « faire vivre Une place pour Elles en France ».

Plusieurs femmes l’ont alors rejoint pour fonder cette association. Il s’agit de Valérie Josse, Colette Fébrissy, Jane Brothwell, Miriam di Francia et Ruth Wolff-Bonsirven. Si les fondatrices d’Une place pour Elles ont en commun leurs convictions protestantes, l’association précise sur son site qu’elle est ouverte à toutes et tous, aconfessionnelle et apolitique.

Les violences conjugales concernent toute la société, même les Eglises

Ainsi, les fondatrices entendent sensibiliser la société dans son ensemble à cette problématique qui touche toutes les classes sociales, tous les âges et toutes les communautés, jusque dans nos Eglises.

Colette Fébrissy, qui a co-écrit l’ouvrage « Violences conjugales, accompagner les victimes » avec Valérie Duval-Poujol et Jacques Poujol l’affirme : « Des femmes harcelées, des agresseurs sont aussi dans nos communautés. »

« Il n’est plus possible de se cacher derrière un ‘ça ne nous regarde pas’. Les violences conjugales doivent sortir de la sphère privée, elles concernent toute la société, au même titre que l’inceste ou le viol. Les victimes commencent à prendre la parole, des gens se forment, notamment dans les Eglises, qui ne sont pas épargnées. »

Les violences faites aux femmes dans le monde en quelques chiffres :

  • 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles dans sa vie, le plus souvent de la part d’une personne de son entourage ou de son partenaire
  • Chaque jour, 137 femmes sont tuées dans le monde par un membre de leur famille
  • Moins de 40 % des femmes qui subissent des violences demandent de l’aide
Camille Westphal Perrier

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