Le CNEF vote un texte historique "pour un élan missionel" lors de son assemblée plénière

cenf_vote_texte_hitorique_élan_missionel_assemblée_plénière

Mardi 5 décembre a eu lieu l'assemblée plénière du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) au Palais de la Femme à Paris. À cette occasion, l'instance évangélique a voté l'adoption d'un texte historique "pour un élan missionel pour les évangéliques de France", engageant ses membres à s'unir pour l'annonce de l'Evangile. 

"Le temps est court et nous appelle à nous unir avec ce désir que partout et par tous l'Évangile soit annoncé". Cette phrase pourrait résumer le nouveau texte adopté par le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) ce mardi 5 décembre lors de son assemblée plénière. Une réunion qui a rassemblé plus de 140 personnes. 

Réunis au Palais de la Femme de l'Armée du Salut à Paris les membres de l'organisation évangéliques ont voté ce texte, quasi à l'unanimité (une seule personne ayant voté contre), intitulé "Ensemble en mission. Pour un élan missionel pour les évangéliques de France"

Quand unité rime avec diversité

Composés de 9 articles, le document souligne l'importance de se "mobiliser à l'échelle des territoires, nationale, et au-delà, pour transmettre à nos contemporains cette Bonne Nouvelle". Un "outil commun" pour les Eglises évangéliques de France qui prône l'unité, sans exclure pour autant la diversité des communautés et œuvres qui font partie de l'organisation. 

Lors d'un beau moment de recueillement, des représentants des pôles et différentes œuvres du CNEF ont pris la parole lisant chacun, soit un extrait d'un article issu du texte, soit une prière y faisant écho. Des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes, des personnes d'origines diverses y ont pris part soulignant la pluralité de l'assemblée. 

On notera le duo particulièrement lourd de sens formé par Josué Turnil des Juifs pour Jésus et Karim Arezki de l'ACNA (l'Association des Chrétiens Nord Africains, qui organise des rencontres pour les chrétiens d'arrière-plan musulman) dans le contexte du conflit entre Israël et la Palestine. 

Le Mouvement de Lausanne comme source d'inspiration

Les co-directeurs du Mouvement de Lausanne, Usha Reifsnider et Jim Memory, ont assisté à ce vote historique et se sont partagé le micro pour commenter le texte, largement inspiré par leur organisation, comme l'a souligné Nathan Lambert, secrétaire du CNEF. La théologienne a insisté sur l'importance de l'inclusion quand il s'agit de proclamer l'Evangile. Elle s'est notamment attardée sur l'Article 3 du document intitulé "L'annonce de l'Evangile auprès de tous les peuples", rappelant que c'est grâce aux différences perspectives, origines, spécificités des uns et des autres que les chrétiens parviendront à conduire les peuples à Christ. 

De son côté l'évangéliste irlandais, Jim Memory a salué la mention faites dans l'Article 5 aux abus perpétrés dans les Eglises. Le texte stipule en effet que les évangéliques souhaitent "particulièrement lutter contre les abus, qu'ils soient sexuels, physiques, psychologiques ou autres". Soulignant qu'ils sont "d'autant plus inexcusables quand ils sont commis par des personnes qui exercent des responsabilités dans l'Église".

"La corruption dans l'Eglise est le plus gros challenge auquel nous faisons face", a martelé Jim Memory, rappelant que si l'Evangile ne se transmet pas ce n'est pas dû à un manque de stratégie, mais bien souvent à "notre péché". 

Il a également affirmé l'importance pour les Eglises de s'inscrire dans leur contexte culturel (Article 7 du document). "La culture n'est pas quelque chose de statique", a-t-il déclaré, ajoutant que si nous avons besoin de faire l'exégèse des Ecritures, nous avons également besoin de faire l'exégèse de notre culture "pour savoir comment transmettre l'Evangile". 

Un projet en trois temps

L'adoption de ce document n'est que la deuxième phase d'un projet en trois temps. Dès juin 2021, Christian Blanc, alors président du CNEF, avait réaffirmé la priorité de la mission au sein de l'organisation. Un discours qui a marqué le point de départ de la première phase de ce projet, une phase de réflexion qui a pris fin mardi avec l'adoption du texte.

Le CNEF entre donc dans une seconde phase, dites "de prière et d'appropriation". L'idée étant d'être attentif à la manière dont le document va être utilisé par leurs membres, il s'agit également d'une phase d'éducation au thème de la mission. L'organisation entend ainsi utiliser l'expérience du terrain pour identifier leurs engagements prioritaires et les actions communes qui pourront être menées par la suite.

En 2025, le projet entrera donc dans sa dernière phase qui visera à mettre en œuvre des actions concrètes. La date symbolique du 5 octobre 2025 a été choisie pour le lancement de cette troisième partie. Ce jour-là, le CNEF prévoit un temps de célébrations et invitera les églises à organiser un culte commun sur l'ensemble du territoire pour "approfondir l'unité des protestants évangéliques de France, de manifester l'identité et le témoignage des protestants évangéliques de France envers tous". 

Camille Westphal Perrier


Dans la catégorie Eglise >



Les nouvelles récentes >