Le plus grand camp de réfugiés d’Europe ravagé par un incendie, une volontaire présente sur place témoigne

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Dans la nuit du 8 au 9 septembre, le camp Moria situé sur l’île de Lesbos en Grèce, a été fortement touché par un incendie. Info Chrétienne a pu interroger une jeune femme qui travaille sur l’île depuis le mois de janvier et qui était sur place au moment des faits

Océane Marache est une française de 23 ans qui travaille depuis janvier 2020 pour différentes ONG dans le camp Moria, le tristement célèbre camp de réfugiés de l’île de Lesbos en Grèce qui a été dévasté par un incendie dans la nuit du 8 au 9 septembre. Elle a accepté de répondre aux questions d’Info Chrétienne à propos de ce terrible incident.

Océane était chez elle dans la nuit du  mardi 8 septembre  lorsqu’elle a commencé à recevoir des appels et des vidéos de l’incendie dans le camp. La jeune volontaire s’est rendue sur place en voiture accompagné par une amie, aux alentours d’1 heure du matin pour essayer de voir si elle pouvait se rendre utile. Elle décrit une situation dramatique, « j’avançais dans le noir et il n’y avait rien sur la route quand d’un seul coup, j’ai vu des milliers de personnes »

Ces personnes essayaient de rejoindre la ville mais « ont été bloqué par les forces de l’ordre qui les ont empêché de passer à l’aide de barrages » a-t-elle ajouté. La jeune femme qui a conduit une dizaine de personnes trop malades pour pouvoir se déplacer jusqu’à l’hôpital le plus proche « se faisait bloquer partout par la police », « nous n’avons réussi à atteindre l’hôpital qu’à 5 heures et demi du matin ».

MORIA , LE PLUS GRAND CAMP DE RÉFUGIÉS D’#EUROPE BRÛLE POUR LA ÉNIÈMES FOIS . LE CAMP RAVAGÉ À 99% .😢😢😢
Cette...

Publiée par Protégeons Les Migrants,Pas Les Frontières sur Mardi 8 septembre 2020

 

Une révolte dans le camp

Le feu aurait été déclenché par des réfugiés en colère contre des mesures sanitaires jugés trop faible, après que des cas de Covid-19 se soient déclarés la semaine dernière dans le camp. Les personnes testées positives à la Covid-19 « ont été isolées dans des cabanes, collées à des tentes, au milieu du camp seulement séparées des autres par des petites grilles » nous explique Océane.

Le camp Moria : un lieu inimaginable

La volontaire de 23 ans nous décrit le camp Moria qui accueille « environ 13 000 personnes, mais c’est toujours difficile d’avoir les chiffres exacts dans ce genre de lieu » comme un endroit « inimaginable », elle ajoute « même en étant dans le camp, j’ai du mal à croire que ça existe. »

« Des abris de palettes et plastiques que des gens ont construis avec leurs bras, des containers dans lesquels sont normalement entreposés toutes sortes de choses. Le tout dans des champs d’oliviers exposés aux inondations, aux feux et aux agressions jour et nuit. Des enfants y naissent et des personnes y meurent. Ce ne sont pourtant pas des endroits pour que des humains vivent des nuits, des mois ou des années. »

Une situation « très difficile »

Aujourd’hui, alors qu’un nouvel incendie s’est déclaré vers 20 heures hier soir dans les zones du camp qui n’avaient pas encore été touchées, des milliers de personnes sont encore sur les routes. D’après la jeune femme « quelques ONG ont finalement fini par amener de l’eau et de la nourriture hier. »

« Mais c’est très difficile de s’organiser pour autant de monde. La plupart des gens n’ont pas de couverture. Ils sont en plein soleil le jour et dans le froid la nuit. »

C.P

Crédit image : Dimitris Tosidis / Shutterstock.com


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