Santé mentale : Olympe, youtubeuse de 23 ans, demande un suicide assisté

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Le 17 janvier dernier, la jeune youtubeuse française Olympe, qui souffre d’une maladie psychiatrique lourde, annonçait sur les réseaux sociaux son souhait de recourir à un suicide assisté en Belgique d’ici la fin de l’année. Une annonce qui a fait grand bruit à l’heure où le débat sur la fin de vie est au cœur de l’actualité. 

Olympe, jeune femme de 23 ans, a développé un trouble dissociatif de l’identité (TDI) à la suite de violents traumatismes subis dans l’enfance. Sur sa chaîne YouTube aux 259 mille abonnés et sur son compte Instagram, l’influenceuse partage son témoignage pour sensibiliser sa communauté sur la santé mentale.

À travers ses vidéos, elle évoque son quotidien difficile et ses quinze personnalités qu’elle appelle des « alters » et lui donnent le sentiment d’être « fragmentée ».

 

Le 17 janvier dernier, dans un clip bouleversant qui a depuis été supprimé, la jeune femme a partagé sa volonté d’avoir recours au suicide assisté en Belgique pour en finir avec sa souffrance.

Une annonce qui a fait beaucoup de bruit alors qu’en France la question de la fin de vie fait actuellement débat. En effet, le 13 septembre dernier, le Conseil consultatif national d’éthique a rendu public un avis qui, pour la première fois, estime envisageable à de très strictes conditions une éventuelle légalisation d’une « aide active à mourir ».

Dans la foulée, le président Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’un débat citoyen en vue d’obtenir des propositions sur le sujet. Vendredi 9 décembre a débuté cette fameuse convention citoyenne sur la fin de vie. Elle rassemble 150 Français tirés au sort qui vont se pencher dans les prochains mois sur la question d’une éventuelle modification de la loi Clayes-Leonnetti.

Une « culture de l’euthanasie »

Pour l’association Alliance Vita, qui milite contre l’euthanasie, l’exemple d’Olympe, « démontre une fois de plus où peut conduire ‘l’anti-modèle’ belge ». L’organisation déplore la promotion « d’une culture où l’euthanasie pourrait être une ‘solution’, voire un ‘droit’ pour les personnes en souffrance, qu’elle soit physique, psychique ou morale » et dénonce un modèle qui « montre l’inefficacité totale des garde-fous qui prétendent éviter ces dérives ».

« Les dérives observées démontrent qu’à partir du moment où l’interdit de tuer est levé, au motif de certaines ‘exceptions’, une société bascule irrémédiablement, étape par étape, dans une culture d’exclusion – voire d’auto-exclusion – des plus vulnérables. »

Un « chemin long et difficile »

Suite à cette affaire, Yves de Locht, médecin bruxellois qui a été sollicité par la jeune femme, s’est exprimé dans les colonnes du Parisien. Il explique pour sa part que ce n’est pas si simple et que « le distributeur automatique d’euthanasie ne fonctionne pas ».

Dans le cas d’Olympe, il affirme que cela va être « un chemin long et difficile ». « On peut euthanasier des personnes jeunes mais il faut des certificats ou des documents médicaux de psychiatrie qui vont certifier que, malgré tous les traitements, il est impossible de la guérir », ajoute le médecin.

Pour rappel, la loi belge n’autorise le suicide médicalement assisté qu’à trois conditions :

« Il faut déjà que le médecin dispose d’une demande écrite de la personne concernée. Ensuite, il faut être atteint d’une maladie grave et incurable certifiée par des documents médicaux. La troisième condition est de présenter des souffrances physiques ou psychiques inapaisables malgré tous les traitements disponibles. »

De son côté, Olympe a décidé de ne plus aborder ce sujet sur les réseaux sociaux. Dans une série de story à la une sur son compte Instagram, la jeune femme déplore l’ampleur qu’a pris cette affaire et a annoncé qu’elle ne parlerait plus ni de son suicide ni de santé mentale.

Camille Westphal Perrier

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