Accord avec l’Azerbaïdjan : un archevêque arménien leader de la contestation

Un archevêque arménien leader de la contestation contre un accord avec l’Azerbaïdjan

Après l’offensive azérie de septembre 2023, le territoire disputé du Haut-Karabakh devrait être officiellement cédé à l’Azerbaïdjan. Une solution que n’accepte pas l’Église arménienne.

Mgr Bagrat Galstanian est devenu le visage de la contestation contre les concessions territoriales du gouvernement arménien à l'Azerbaïdjan. Depuis une quinzaine de jours, il est à la tête des manifestations qui se déroulent dans le nord de l’Arménie, contre l’accord qui entérinerait la cession du Haut-Karabakh à Bakou.

Les manifestants s’opposent à la cession des zones frontalières adjacentes au village de Kirants et aux communautés voisines de Tavush précise le média Azatutyun, prévue dans un accord le 20 avril dernier. Ces manifestations, qui gênent le pouvoir central d’Erevan souhaitant un accord avec l’Azerbaïdjan, sont surveillées étroitement par la police. L’une d’elles a même été réprimée par les autorités.

Ces intimidations ne font pas peur à Mgr Bagrat Galstanian. L’archevêque en charge du diocèse de Tavush de l'Église apostolique arménienne a organisé une marche de 160 kilomètres pour faire entendre sa voix à Erevan, la capitale arménienne.

Arrivé le 9 mai, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes l’attendait. Un rassemblement renouvelé ce vendredi 10 mai, avec les étudiants. Le leader de la contestation a alors officiellement appelé le Premier ministre Pashinian à la démission.

"Nous devons poursuivre nos actions de désobéissance civile", a déclaré Mgr Galstanian aux journalistes.

"Nous ne pouvons pas battre en retraite et reculer de quelque manière que ce soit", a-t-il poursuivi.

L’évêque est soutenu par son Église et les principaux partis d’opposition, mais le parti au pouvoir ne semble pas prêt à écouter la contestation, et s’apprête à faire ratifier l’accord. De son côté, Mgr Galstanian a fait l'objet d'attaques cinglantes de la part des alliés politiques de Nikol Pashinian depuis le début des manifestations. Lors d'une session de l'Assemblée nationale le 30 avril, les députés du parti principal ont même qualifié l’archevêque de 52 ans d'espion russe.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : L'Eglise Arménienne 

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