Le défenseur des chrétiens persécutés Luka Binniyat sera jugé pour « cyberharcèlement »

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Le journaliste défenseur des droits de l’homme qui avait dénoncé le massacre de chrétiens au Nigeria risque une peine de prison pour « cyberharcèlement ».

La Catholic News Agency vient d’annoncer que Luka Binniyat a été arrêté et sera jugé pour « cyberharcèlement ». Il risque une peine d’emprisonnement.

Luka Binniyat est un journaliste chrétien spécialisé dans les droits de l’homme. Il est également porte-parole de la SOKAPU, l’Union des Peuples de Kaduna du Sud. Le 29 octobre dernier, il publiait, dans les colonnes d’Epoch Times, un article sur le massacre de Madamai, au cours duquel 38 chrétiens avaient été tués, dans l’État de Kaduna, au Nigeria. Il y dénonçait alors le fait que la police n’avait procédé à aucune arrestation.

Accusé d’avoir diffamé Samuel Aruwan, le commissaire à la sécurité intérieure de l’État de Kaduna, il avait été arrêté et placé en détention provisoire pendant 84 jours, avant d’être libéré sous caution par la Haute Cour fédérale de l’État de Kaduna.

Pour Robert Destro, professeur de droit à l’Université catholique et ancien secrétaire d’État adjoint américain à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail, dont les propos ont été repris par la Catholic News Agency, son arrestation et son futur procès sont une tentative de faire taire les journalistes qui dénoncent les attaques contre les chrétiens au Nigeria.
« La réalité est que des chrétiens et d’autres groupes religieux sont attaqués, sans provocation ni avertissement, par des militants armés qui kidnappent, violent, pillent et tuent. En qualifiant ces attaques d’affrontements causés par le changement climatique, le gouvernement blâme simultanément les victimes, absout les attaquants et a une excuse internationalement reconnue pour ne rien faire. »

« Même une petite enquête sur les faits sur le terrain montre que le gouvernement ne se contente pas de fermer les yeux sur la violence », poursuit-il avant d’ajouter, « il favorise activement les assaillants, dont beaucoup appartiennent à des groupes religieux (musulmans) et ethniques (peuls) privilégiés ».

Au cours de la première quinzaine du mois d’août, plus de 20 chrétiens sont morts dans des attaques terroristes dans deux régions de l’État de Taraba. Le 14 août, un catéchiste a été enlevé par des militants de l’ISWAP qui ont attaqué le site de l’église catholique Sainte-Agnès du village de Dinya. La semaine dernière, un avocat chrétien, directeur du département juridique de l’Association chrétienne du Nigeria (CAN), a été abattu dans l’État de Zamfara. Son cadavre a été abandonné sur le bord de la route. Hier, quatre religieuses ont été enlevées dans l’État d’Imo, alors qu’elles se rendaient à la messe. Sœur Zita Ihedoro, secrétaire générale de la communauté, demande la prière « pour leur libération rapide et sûre ».

M.C.


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