La pandémie contraint Père Pedro à annuler ses tournées, mais Akamasoa continue de s’agrandir grâce à une aide particulière

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Privé de tournées par la pandémie de Covid-19, Père Pedro a reçu « une aide très importante » de la part du Pape pour continuer son oeuvre parmi les plus pauvres de Madagascar.

Il y a 30 ans, Père Pedro se rend sur la décharge de Tananarive, la capitale de Madagascar. Là, il rencontre des jeunes enfants qui se disputent leur nourriture avec les chiens et les cochons qui errent au milieu des montagnes de déchets. Le soir-même, il décide de les sortir de « cet enfer » avec l’aide de Dieu.

C’est ainsi qu’il fonde Akamasoa, « les bons amis ». Et brique après brique, c’est toute une société qui se construit autour de cet homme exceptionnel. Plusieurs villages, des hôpitaux, des crèches, des établissements scolaires, des pépinières, des infrastructures sportives, des cimetières… construits par les malagasys eux-même.

Chaque année, Père Pedro part à la rencontre des donateurs lors d’une tournée internationale, afin de soutenir cet élan de vie. Mais en cette année 2020, au coeur de la pandémie, Père Pedro s’est vu contraindre d’annuler ses tournées.

Si l’année s’annonçait difficile, c’était sans compter sur une aide inédite, venue du Pape lui-même.

Interviewé par Vatican News, Père Pedro raconte ce jour une « visite inoubliable » à l’occasion des 30 ans d’Akamasoa.

« Un mois après la grande fête de l’accueil du Pape, nous avons célébré les 30 ans d’Akamasoa à côté d’une décharge, où nous avons un stade. Il y avait aussi plus de 30 mille personnes. Des jeunes et des enfants ont fait un jeu d’ensemble extraordinaire, en présence de plusieurs invités notamment le président de la République, les ministres et les ambassadeurs. Le président de la République nous a félicités, car il a estimé qu’on ne pouvait réussir une telle organisation que dans un endroit où règne la discipline et du respect. Cette année-là était une année bénie de Dieu.
Par ailleurs, à cette occasion, le Pape nous avait accordé une aide. Pour cette année 2020, toutes mes tournées ont été annulées à cause du Coronavirus. Et c’est grâce à l’aide que le Pape nous a donnée que nous avons pu survivre et continuer à travailler. Ce matin [8 septembre 2020, NDLR], je lui ai écrit une lettre, au nom de tout le peuple d’Akamasoa pour le remercier et lui redire toute notre joie de l’avoir reçu et qu’il sera, à tout jamais, dans nos prières. »

Il ajoute que le Pape a compris que « Que Dieu ne permet pas que des enfants meurent à petit feu ».

« Le Pape l’a compris et l’a vu. C’est pour cela qu’il n’a pas hésité à nous faire parvenir une aide très importante. 25 mille personnes vivent à Akamasoa, dont 15 mille enfants scolarisés. Plus de 3 mille ouvriers et ouvrières travaillent pour construire leur propre ville. Tous ces jeunes et ces enfants sont comme des petits anges. Avec cette aide que le Pape nous a accordée, nous avons construit 20 logements pour des femmes qui ont été abandonnées par leurs maris et qui ont de nombreux enfants. Il faut voir la joie de ces enfants et leurs mamans. J’ai envoyé au Pape les photos de ces mamans et de ces enfants qui vont habiter dans ces logements. Nous avons également construit un chemin en béton armé entre les collines, car l’ancien était très mauvais, pour que les gens ne puissent plus glisser et se tordre la cheville. Nous avons également construit une esplanade à l’endroit où le Pape avait béni les gens et nous l’avons appelée l’esplanade du Pape François. Les gens y viennent souvent pour méditer, faire des retraites. Les fidèles de toutes les paroisses de la ville d’Antananarivo viennent prier à cette esplanade. Voilà ce que le Papa a déclenché dans la colline d’Akamasoa, la colline de l’espérance. »

M.C.

Pour en savoir plus sur Akamasoa et Père Pedro, lire également :

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