Le viol suivi de l'assassinat d’un enfant chrétien qui mobilise la police pakistanaise

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Le 12 mars dernier, le corps rongé par l’acide d’Adan Masih a été retrouvé sur un terrain de jeu au Pakistan. L’enfant chrétien de huit ans a été sexuellement abusé avant d’être assassiné, alors qu’il était sorti pour acheter des bonbons.

C’est trois jours après la disparition d’Adan que la police a retrouvé sa dépouille marquée par le vitriol sur une aire de jeu près de Lahore, la capitale du Pendjab. Le jeune garçon avait quitté son domicile le 9 mars, en se croyant en sécurité, pour chercher des friandises dans une boutique de sa rue. Un trajet censé durer une minute.

Ne le voyant pas revenir, son frère Danish s’est rendu auprès du commerçant qui lui a dit ne pas avoir vu son cadet. Après avoir cherché Adan dans les rues et les commerces locaux pendant une heure, l’aîné est retourné s’occuper de son grand-père et de ses deux autres frère et sœur, pensant que le petit garçon s’amusait avec ses amis, et a attendu le retour de leurs parents. Au retour de ces derniers de l’usine à 18 heures, la famille a paniqué et commencé à chercher l’enfant partout, aidée par les voisins.

"Mon cœur s’est arrêté quand Danish m’a dit que son frère avait disparu. Je ne savais quoi faire, je me suis précipité dans les rues et ai demandé aux voisins et commerçants s’ils savaient où pouvaient se trouver Adan, mais personne ne m’a donné le moindre indice", se lamente Sonia, la mère de famille.

Face à l’ignorance de la police pendant les deux premiers jours, elle s’est réfugiée dans la foi :

"J’ai continué à prier et à demander aux pasteurs de prier pour la sécurité de mon enfant."

Une mobilisation de la police ni habituelle ni exceptionnelle

Le dimanche suivant, la police a prévenu les parents que des enfants avaient découvert le corps d’Adan sur une aire de jeu. D‘après les premiers éléments de l’enquête, l’enfant a été sodomisé, puis tué avant que les ravisseurs ne brûlent son corps au vitriol. La police a arrêté l’un des suspects, de confession musulmane, le second est en fuite et mobilise les forces de l’ordre à l’homme à travers le pays.

Le père de famille, George, est rongé par la culpabilité et a déclaré à la British Asian Christian Association (BACA), une ONG chrétienne qui s’occupe des minorités persécutées au Pakistan :

"Des hommes cruels ont détruit son beau visage, je ressens un profond sentiment de désespoir, j’ai laissé tomber mon fils. Je prie pour le pardon de Dieu et lui ai demandé de prendre soin de mon fils pour moi."

Les autorités ont rendu aux parents la dépouille d’Adan quelques heures après sa découverte, et il a été inhumé le soir même. La BACA a lancé un appel aux dons pour payer un avocat, la famille n’ayant pas les moyens de s’en offrir un.

Si les autorités réagissent avec diligence dans cette affaire comme dans d’autres de ce genre, ce n’est pas une constante à l’occasion de crimes sexuels commis par des musulmans sur des chrétiens ou des membres d’autres minorités.

En décembre dernier, le père de Sitah Arif, 15 ans, violée, mariée de force et convertie sous la contrainte à l’islam, n’a pu que constater amèrement le refus de la police d’enregistrer sa plainte.

En 2016, les enquêteurs avaient d’abord conclu à une mort naturelle après la découverte du corps d’un adolescent chrétien, violé, dans un arbre avant de mener des investigations plus sérieuses face aux protestations des églises et de la BACA. Il arrive que la police demande aux familles chrétiennes de payer en échange d’une enquête.

Jean Sarpédon

Crédit image : British Asian Christian Association

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